Hernie périnéale chez le chien : traitement par transposition du muscle obturateur interne
La transposition du muscle obturateur interne est l'une des techniques chirurgicales utilisées pour corriger ce problème. Cet article décrit le taux de récidive de cette affection ainsi que les principales complications postopératoires.
La hernie périnéale chez le chien est causée par un affaiblissement du diaphragme pelvien, un muscle qui, dans des conditions normales, soutient le rectum et empêche le contenu de la cavité abdominale de se déverser dans celui-ci. Le signe le plus apparent est un gonflement latéral ou ventral localisé à côté de l'anus, sur un côté ou de part et d'autre.
Ce problème survient généralement à l'âge de 7 ou 9 ans, en particulier chez les chiens non castrés. En effet, les mâles représentent 98,2 % des cas. Chez les femelles, ce problème est moins fréquent car leur diaphragme pelvien est plus solide pour résister à l'effort de l'accouchement. Il existe des prédispositions raciales aux hernies périnéales, notamment pour les races à queue courte.
La chirurgie, traitement de choix de la hernie périnéale chez le chien
Le traitement classique de la hernie périnéale chez le chien est généralement peu efficace sur le long terme. La chirurgie est donc le traitement de choix et donne d'excellents résultats.
Différentes techniques ont jusqu'à présent été proposées pour la correction chirurgicale de la hernie périnéale. La première était une herniorraphie simple par des sutures des muscles élévateurs de l'anus et du muscle coccygien, une méthode de moins en moins pratiquée aujourd'hui en raison du taux élevé de récidives. On a ensuite mis au point des techniques de reconstruction du diaphragme en utilisant les muscles proximaux, c'est le principe de la transposition du muscle obturateur interne, du muscle fessier superficiel ou du muscle semi-tendineux. Certains auteurs ont également proposé de compléter ces techniques par l'usage d'implants synthétiques ou d'autres biomatériaux, afin d'obturer l'orifice. Ces traitements sont des options alternatives qu'il est possible d'envisager ; elles sont toutefois très coûteuses. La pose d'un filet synthétique est également une technique utilisée à l'heure actuelle ; elle comporte toutefois des risques de complications, notamment d'infection. On y a recourt pour les cas les plus graves et chroniques. Une seconde opération abdominale peut être nécessaire pour pratiquer une colopexie et une cystopexie afin d'éviter de futures complications et d'obtenir de meilleurs résultats. Lors de l'intervention chirurgicale, le côlon et la vessie sont suturés à la paroi abdominale afin de limiter les risques de récidive ou d'empêcher que l'un de ces organes ne glisse et ne se trouve bloqué. En outre, il est conseillé de castrer le chien afin de limiter le risque de récidive.
Efficacité de la transposition du muscle obturateur interne
Parmi toutes les techniques chirurgicales disponibles pour résoudre la hernie périnéale chez le chien, de nombreux chirurgiens préfèrent la transposition du muscle obturateur interne à la technique traditionnelle, comme l'a montré une étude réalisée à l'université d'Estrémadure1. En effet, cette technique permet de bien refermer la hernie, de réduire la tension dans la région périnéale, de limiter la déviation anatomique du sphincter anal externe et aide le diaphragme pelvien à maintenir l'obstruction ventrale.
Une étude réalisée à l'université d'État d'Utrecht2 sur 100 chiens a révélé que le taux de récidive atteignait difficilement les 5 %, bien que 45 % des patients ayant été traités au moyen d'une variante de la transposition du muscle obturateur interne aient subi des complications postopératoires. La complication la plus fréquente était l'infection suivie, dans une moindre mesure, de l'incontinence fécale et de la fistule périnéale. Toutefois, les chercheurs précisent que l'incontinence fécale est plutôt une complication de la hernie périnéale, et non du traitement à proprement parler.
Une autre étude plus récente, menée à l'université d'État du Colorado3, a analysé rétrospectivement les résultats de la transposition du muscle interne d'obturation pratiquée sur 34 chiens souffrant d'une hernie périnéale. Une note a été attribuée à chaque patient en fonction des signes cliniques pré-opératoires et postopératoires observés. Le temps de suivi moyen était de 345 jours, au cours desquels les taux de complications et de récidive ont été évalués.
Un an après la chirurgie, 51,2 % des chiens n'avaient présenté aucune complication. 29,4 % des patients n'ont pas eu cette chance. La complication la plus courante était le ténesme, considéré par les chercheurs comme un facteur de risque de récidive, suivi par la dyschésie, l'infection de l'appareil urinaire et l'impaction fécale. Ont également été rapportés, dans une moindre mesure, des cas de strangurie, d'hématochésie, de diarrhée, d'incontinence urinaire et de mégacôlon.
En cours d'étude, trois chiens ont développé une hernie périnéale du côté controlatéral 35 à 95 jours après l'opération ; après un an, le taux de récidive s'élevait toutefois à 27,4 %.
Comme on peut s'y attendre, le taux de récidive de la hernie périnéale chez le chien et les complications postopératoires dépendent de nombreux facteurs, allant des erreurs commises lors de l'isolement des structures anatomiques à un mauvais placement des sutures, sans oublier le stade évolutif de la maladie, la nature du contenu herniaire ainsi que la présence d'autres maladies.