Diarrhée chez le chat : causes les plus fréquentes et solutions

La diarrhée chez le chat

Les problèmes gastro-intestinaux sont l’une des principales causes de morbidité chez le chat ainsi que l’un des principaux motifs de visite chez le vétérinaire. 

À ce sujet, une étude récemment menée sur des chats par une compagnie d’assurance en Suède a mis en évidence les trois principales causes de morbidité féline suivantes : les traumatismes, les maladies gastro-intestinales et les maladies du bas appareil urinaire félin. Or, parmi les causes principales classées dans la catégorie des maladies gastro-intestinales, similaires entre la Suède et les États-Unis, 4 % des diagnostics décrivaient des troubles non spécifiques tels que des vomissements et/ou des diarrhées.

On notera par ailleurs que le manque de maturité du système immunitaire explique la sensibilité accrue des chatons à tout type de changements. C’est pourquoi, dans la plupart des cas, il est inutile de se préoccuper outre mesure – bien qu’il faille toujours garder à l’esprit qu’en définitive l’affection sous-jacente reste déterminante.

Les vomissements et les diarrhées chez le chat passent souvent inaperçus en raison du comportement du chat, d’un naturel plus réservé et indépendant que les autres animaux de compagnie. Certains propriétaires peuvent même considérer qu’il s’agit d’une situation normale chez leur animal, en particulier en cas de vomissements intermittents, ce qui aggrave davantage la situation et conduit à une chronicisation des troubles gastro-intestinaux. Dans ces situations, l’animal est amené en consultation lorsque le processus pathologique est déjà très avancé et les solutions s’avèrent plus complexes.

Étiologie de la diarrhée chez le chat

Chez le chat, les maladies susceptibles de provoquer des vomissements ou des diarrhées sont nombreuses. Voici quelques-uns des troubles les plus fréquents :

• les troubles gastro-intestinaux secondaires : troubles hépatiques, pancréatiques, rénaux, surrénaux, thyroïdiens, acidocétose, hypercalcémie, hyperkaliémie, etc. ;
• une septicémie, une entérotoxémie, etc.
• la présence d’un corps étranger ;
• l’ingestion de boules de poils ;
• une infection (maladies bactériennes, virales, fongiques, parasitaires/à protozoaires) par Campylobacter spp, Clostridium spp, E. coli, Giardia spp, Cryptosporidium spp, Tritrichomonas fœtus, panleucopénie, FeLV, VIF, PIF, forme virulente de calicivirus, helminthes, histoplasmose, toxoplasmose, etc. ;
• une transgression alimentaire ou un changement soudain d’alimentation ;
• une intolérance ou une hypersensibilité alimentaire ;
• des médicaments ou des toxines : xylazine, médétomidine, AINS, etc. ;
• une néoplasie : leucémie, lymphome, tumeur intestinale ou gastrique, etc. ;
• des troubles neurologiques;
• un syndrome de dépérissement du chaton : il survient au cours des premières semaines de la vie du chaton. Il peut être causé par une anomalie congénitale, une infection, la négligence maternelle, une incompatibilité du groupe sanguin, des conditions environnementales extrêmes ;
• une situation stressante : lorsque le chat est exposé au stress, le processus de digestion s’accélère. En résulte une digestion plus rapide que la normale. L’organisme du chat n’est dès lors plus en mesure d’absorber les nutriments, y compris ceux contenus dans l’eau, ces derniers étant expulsés dans les selles molles ;
• une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI).

La maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI), une cause fréquente de diarrhée chez le chat

La MICI est de fait l’une des causes les plus fréquentes de gastroentérite chez le chat. Elle se traduit par des symptômes peu spécifiques de diarrhées, vomissements, douleurs abdominales et perte de poids, distincts ou combinés. Cette maladie se caractérise par une inflammation chronique de l’intestin grêle, exprimée par une inflammation lymphoplasmocytaire. Le diagnostic peut être établi une fois que le lymphome et les autres causes d’entéropathies chroniques ont été écartés.

À la différence du lymphome, qui touche en général les chats de 8 ans et plus, la MICI peut affecter les chats de tous âges. L’étiologie exacte de la MICI féline n’est pas connue, mais on a émis l’hypothèse d’une interaction multifactorielle complexe qui altérerait le système immunitaire de la muqueuse et entraînerait une inflammation chronique de l’intestin grêle chez les félins présentant une prédisposition génétique. Les facteurs environnementaux comme le régime alimentaire, l’absorption de substances étrangères, l’exposition à des agents pathogènes, ou encore l’administration de médicaments de type AINS ou d’antibiotiques peuvent provoquer l’apparition ou la réapparition du processus inflammatoire.

Le traitement de la diarrhée chez le chat

Comme toujours, le traitement dépendra de la cause à l’origine de la diarrhée. Voici une liste des traitements possibles selon les causes identifiées :

• Parasites : antiparasitaires internes.
• Intoxication : nourriture molle, alimentation spécialement adaptée aux troubles intestinaux du chat et supplémentation en probiotiques pour restaurer la flore intestinale.
• Allergies alimentaires : tentative de substitution progressive des aliments secs (croquettes) pour vérifier si l’allergie disparaît. Il existe des croquettes pour chats sensibles ou allergiques dépourvues de tout type d’ingrédient susceptible de provoquer des réactions.

Par ailleurs, il est recommandé de mettre en place un traitement symptomatique de la diarrhée, en luttant contre la déshydratation par l’ingestion d’une quantité suffisante de liquides, en utilisant des pansements gastriques et des sirops pour la flore intestinale et par le biais d’un traitement diététique à partir d’une alimentation molle ou spécialisée comme ADVANCE gastroenteric, qui sera à poursuivre pendant un minimum de 3 jours même si la diarrhée disparaît. Il est conseillé d’éviter de donner à manger au chat pendant 12 à 24 heures.

Les interventions nutritionnelles reposent sur des régimes hypoallergéniques, qui contiennent des protéines nouvelles pour l’animal, ou sur des régimes à base de protéines hydrolysées. L’objectif de ces régimes est de faire baisser le seuil d’hypersensibilité et d’éviter les réactions allergiques. L’ajout de nutriments spécifiques, destiné à contrecarrer la malabsorption de nutriments due au processus pathologique lui-même, en enrichissant par exemple l’alimentation de cobalamine (vitamine B12), est également à envisager dans le cadre de cette stratégie nutritionnelle.

Les résultats des interventions diététiques sont généralement très bons. En effet, la plupart des chats y répondent favorablement en quelques jours.

Le traitement de la MICI

Actuellement, les options de traitement de la MICI cherchent à réduire la stimulation antigénique et à contrôler la réponse immunitaire au niveau intestinal.

Elles comprennent le traitement médicamenteux, l’approche diététique et l’utilisation de prébiotiques et de probiotiques.

L’alimentation étant potentiellement en cause dans le développement d’une MICI, la première stratégie à suivre en cas de diagnostic de MICI est d’ordre nutritionnel.

Le rôle de la vitamine B12 (cobalamine) dans la diarrhée chez le chat

Les chats souffrant de troubles gastro-intestinaux présentent souvent un déficit en cobalamine, ce qui entraîne de sérieuses complications métaboliques. Il s’agit d’une vitamine hydrosoluble indispensable au fonctionnement de nombreuses réactions biochimiques et enzymatiques, notamment dans la synthèse de l’ADN, la synthèse de la méthionine ou pour son rôle de cofacteur dans le cycle de Krebs.

Chez le chat, le mécanisme d’absorption de la cobalamine est particulièrement complexe et dépend du fonctionnement du pancréas et de l’intestin grêle.

Chez les chats souffrant de troubles gastro-intestinaux, la demi-vie de la cobalamine passe de 13 à 5 jours, ce qui suppose un renouvellement bien plus rapide que chez d’autres espèces.

Selon les dernières recherches menées par Affinity Petcare, en cas de vomissements et de diarrhées chez le chat, l’apport en cobalamine, par voie orale et pendant une semaine, suffit à rétablir les taux sériques de cobalamine.