Échographie et radio du chien
Les bactéries peuvent atteindre l'oreille moyenne par 3 voies différentes :
- Elles s'introduisent le plus fréquemment dans le conduit auditif externe par le biais de la membrane tympanique (perforée ou intacte, car certaines bactéries peuvent traverser cette dernière), mais peuvent également envahir le cartilage qui tapisse la protubérance osseuse du conduit auditif externe et entoure la membrane tympanique. Les bactéries peuvent également accéder à l'oreille moyenne en présence de corps étrangers ou à la suite d'un traumatisme, d'une morsure du conduit auditif externe ou de la bulle tympanique, etc.
- Depuis le nasopharynx en passant par la trompe d'Eustache ou tube auditif (cas le plus fréquent chez le chat).
- Par la voie hématogène (rare chez les deux espèces).
Tableau clinique
Les symptômes cliniques d'une otite moyenne inflammatoire ou septique comprennent l'otorrhée, l'otalgie, les secousses de la tête, la douleur lors de l'ouverture de la gueule, etc. Ces symptômes sont similaires à ceux que l'on retrouve pour une otite externe, c'est pourquoi cette forme d'otite moyenne peut être difficile à distinguer d'une otite externe sévère, s'ils ne s'accompagnent pas de symptômes neurologiques. Bien que peu fréquents, on distingue, parmi ces symptômes neurologiques, la paralysie du nerf facial, le syndrome de Horner et le syndrome vestibulaire avec perte de l'audition si l'oreille interne est également affectée.
Méthodes de diagnostic
L'examen radiologique de la bulle tympanique est extrêmement utile pour établir un diagnostic d'otite moyenne. Chez le chien, les radios révèlent souvent une bulle osseuse pleine de liquide ou une sclérose osseuse autour de la bulle. Les projections dorso-ventrale, frontale, latérale et obliques droite et gauche sont les plus utiles lors de l'évaluation de l'oreille moyenne. La tomodensitométrie peut révéler des lésions non détectables sur de simples radios.
En 2007, une étude1 a été menée sur 31 chiens afin de comparer les différentes modalités diagnostiques d'imagerie (radiographie simple, échographie et tomodensitométrie) destinées à examiner les affections de l'oreille moyenne chez le chien. Ces animaux présentaient une affection de la bulle tympanique, explorée à la radiographie à partir de différentes projections (dorso-ventrale, oblique latérale droite et gauche et rostro-caudale) qui étaient ensuite comparées aux images obtenues par échographie et tomodensitométrie. D'une part, les résultats radiographiques se sont révélés supérieurs aux données obtenues par échographie pour l'évaluation de l'oreille moyenne et, d'autre part, il a été établi que l'examen par tomodensitométrie était un meilleur indicateur de pronostic que la combinaison des résultats radiographiques et échographiques. Les auteurs en ont conclu que la radiographie et l'échographie offrent une possibilité d'exploration plus précise lorsqu'elles sont associées que lorsqu'elles sont utilisées seules ; que l'échographie peut jouer un rôle dans l'évolution de l'affection de l'oreille moyenne du chien ; et que les résultats dépendent de l'opérateur et ne sont pas reproductibles avec les techniques d'investigation actuelles.