Diabète chez le chat : prise en charge et conséquences possibles
Introduction
Le DNID se caractérise par des taux d'insuline normaux ou élevés, une sécrétion excessive d'insuline après l'administration de glucose et l'obésité, donnant lieu à une réponse inappropriée des tissus périphériques à l'insuline, ce qui est particulièrement fréquent chez les chats obèses. Cet effet antagoniste à l'insuline est dû à l'état d'hyperinsulinémie provoqué par l'obésité.
En dernier lieu, il existe une forme de diabète provoquée par l'excès de substances diabétogènes, soit en raison d'une administration exogène (corticoïdes, progestérone), soit en présence de maladies qui stimulent la sécrétion de ces substances (l'hypercorticisme, l'acromégalie). Les caractéristiques de cette forme de diabète sont similaires à celles du DNID.
Implications cliniques
Le diabète félin touche les chats de tous âges, la majorité ayant plus de 6 ans, avec une prédisposition plus forte chez les mâles.
Selon la gravité et le stade évolutif de la maladie, les manifestations cliniques vont de symptômes légers, comme la perte de poids, à des tableaux cliniques bien plus graves tels que l'acidocétose diabétique ou le syndrome d'hyperglycémie hyperosmolaire.
Les symptômes du diabète chez le chat comprennent :
- la polyurie/polydipsie
- la perte de poids avec polyphagie
- l'altération du pelage
- la mauvaise haleine
- la formation de cataractes. Très rare chez le chat, il s'agit de la complication la plus fréquente du diabète chez le chien.
- une neuropathie diabétique
- une stéatose hépatique avec hépatomégalie
- une infection du conduit urinaire accompagnée de signes tels que l'hématurie.
- des signes d'acidocétose et d'un syndrome d'hyperglycémie hyperosmolaire : déshydratation, faiblesse, tachypnée, vomissements, odeur d'acétone, hypothermie et coma.
Comme nous l'avons évoqué plus haut, l'obésité est le principal facteur de risque du DNID ; or celle-ci est également une des maladies nutritionnelles les plus fréquentes chez le chat . Les études les plus récentes ont souligné que le taux d'incidence de l'obésité ou de l'excès de poids oscillait entre 17 et 52 % chez le chat. Dans la pratique clinique, la manière la plus simple d'évaluer le degré d'obésité ou de maigreur d'un chat est d'évaluer sa condition corporelle sur une échelle à 5 points, un score de 3 points correspondant à une condition corporelle idéale équivalente à une masse graisseuse de 22 % (± 2 %). Les principaux facteurs de risque sont l'âge avancé, le sexe masculin et la castration.
Les données les plus récentes pointent vers une augmentation du stress oxydatif due à l'accumulation d'adipocytes, qui créent chez le chat obèse un état proinflammatoire appelé syndrome métabolique. Cet état inflammatoire pourrait expliquer la diminution de la sensibilité à l'insuline observée chez les chats mâles, castrés et obèses.
Recommandations diététiques
Comme l'a démontré la recherche, dans la plupart des cas de diabète félin, la perte de poids normalise la sensibilité à l'insuline chez le chat obèse, sans qu'il soit nécessaire de recourir à l'insuline pour contrôler la maladie.
C'est pourquoi l'essentiel est d'instaurer un programme d'amincissement comprenant des stratégies visant à augmenter les dépenses caloriques de même qu'une modification du régime alimentaire. En général, un régime d'amincissement adapté prévoit une restriction énergétique de 20 à 30 % , une alimentation à teneur élevée en protéines, faible en matières grasses et composée de fibres naturelles et de nutriments équilibrés. Pour renforcer le métabolisme, l'ajout de flavanones d'agrumes permet une amélioration significative des marqueurs de stress oxydatif et de l'inflammation, ainsi qu'une amélioration du profil lipidique. Enfin, il est nécessaire de stimuler le comportement naturellement actif du chat.